Ramon Holgado (Gad Elmaleh) est le chauffeur d’un grand patron, François Veber
(Gérard Depardieu). Il est aussi son confident, son partenaire de golf et l’alibi de ses frasques.
Son épouse Carmen (Valeria Golino) la cuisinière des Veber, rêve de repartir sous le soleil de
l’Andalousie avec son Ramon et d’être la femme la plus chic de Séville grâce à la garde-robe
somptueuse que lui offre sa patronne, Alexandra Veber (Sabine Azema) aussi riche
qu’hypocondriaque.
Le jour où un aventurier de la finance tournera la tête de François au point de le ruiner,
il n’y aura plus personne pour le sauver.
Personne, sauf Ramon...
Avec : Gad Elmaleh, Gérard Depardieu
Fiche complèteOlé !
Réalisateur : Florence Quentin
Sortie en salle : 07-12-2005
Avec :
Gad Elmaleh, Gérard Depardieu
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Bande annonce
- 97 min
- France
- 2004
- Scope
- Dolby SRD/DTS
- Visa n° 112.058
Synopsis
Ramon Holgado (Gad Elmaleh) est le chauffeur d’un grand patron, François Veber
(Gérard Depardieu). Il est aussi son confident, son partenaire de golf et l’alibi de ses frasques.
Son épouse Carmen (Valeria Golino) la cuisinière des Veber, rêve de repartir sous le soleil de
l’Andalousie avec son Ramon et d’être la femme la plus chic de Séville grâce à la garde-robe
somptueuse que lui offre sa patronne, Alexandra Veber (Sabine Azema) aussi riche
qu’hypocondriaque.
Le jour où un aventurier de la finance tournera la tête de François au point de le ruiner,
il n’y aura plus personne pour le sauver.
Personne, sauf Ramon...
Crédits du film : © ARP - TF1 FILMS PRODUCTION 2005
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Fiche artistique
Ramon Holgado Gad Elmaleh
François Veber Gérard Depardieu
Alexandra Veber Sabine Azema
Carmen Holgado Valeria Golino
Stéphanie Gaëlle Bona
Alexandre Veber Valentin Merlet
Madame Escobar Mar Sodupe
Violaine la secrétaire Isabelle Caubere
Arnault Delahaye Xavier Couture
Andrew Nicholson Bob Swaim
Monsieur Sonnier Roger Pierre
Nora Sonnier Claudine Coster
Monsieur Aubergé Roland Bertin
Chauffeur CL500 Zinedine Soualem
Bruce Cédric Chevalme
Chauffeur Laurent Vincent Dubois
Chauffeur St Cloud Jean-Christian Fraiscinet
Commissaire priseur Jean-Claude Binoche
avec dans le rôle de Basile Uston
Fiche techniqueRéalisé par Florence Quentin
Produit par Michèle et Laurent Pétin
Image Pascal Gennesseaux
Scénario Florence Quentin
Montage Jennifer Augé
Décors Katia Wyszkop
Costumes Jackie Budin
Musique Titi Robin
Son Jean Minondo
Directeur de production Frédéric Blum
1er assistant réalisation Thierry Mauvoisin
Casting Stéphane Foenkinos
Coiffure Agathe Moro
Maquillage Turid Follvik
Une production ARP
En coproduction avec TF1 Films Production
Avec la participation de Canal +
et de TPS
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Florence
QuentinQu'est-ce qui a inspiré l'idée de "Olé !" ?Comme souvent pour les scénarios que j'écris, j'aime bien partir d'histoires réelles que je transforme par la suite, sur lesquelles je brode. Dans le cas de "Olé !" l'idée est venue de mon fils qui m'a dit: "Tu sais, c'est une histoire formidable, cette espèce d'osmose qu'il y avait entre ce chauffeur et son patron..." C'était des gens qu'on connaissait. Donc on est parti d'eux et on est arrivé au film.Vous qui êtes surtout connue comme scénariste qui confiez la réalisation à d'autres, "Olé !" a toujours été un film que vous comptiez réaliser ?Ah oui, "Olé !" c'était pour moi. J'avais envie de le réaliser. J'avais une tendresse très particulière pour mes deux héros. Les histoires d'amitié entre hommes m'émeuvent toujours. J'avais envie de Gérard Depardieu et de Gad Elmaleh pour ces deux rôles, envie de me les coltiner, je crois que ce mot est juste et approprié à la situation que j'ai vécue avec eux sur le film.Comment on se coltine deux stars ? Comment on les choisit, comment on imagine le mariage ? Et comment on gère ça sur un plateau tous les jours ?Il y a un peu d'inconscience. En même temps, l'envie était tellement forte ! On m'avait surtout dit que j'allais souffrir. Mais tant qu'à souffrir je préférais souffrir avec deux grands talents. Leur couple m'a tout de suite semblé évident, ils étaient faits l'un pour l'autre. Et quand à huit jours d'intervalle, ils m'ont dit qu'ils aimaient le scénario et qu'ils avaient envie de jouer ensemble, j’étais galvanisée et j’ai foncé. D'ailleurs je n'avais pas l'impression d'avoir deux stars sur le plateau. J'avais deux grands acteurs pendant les prises et deux garnements un peu turbulents entre les prises. Moi qui adore les adultes qui ont gardé une part d'enfance, j'ai été servie ! Mais au bout du compte, l'air de rien, ces deux là m'ont donné beaucoup d'amour. Je n’ai pas vu passer les jours. Et les difficultés ont été bien moindres que ce qu’on m’avait raconté. Sauf que vous avez tout de même deux enfants de cinq ans et demi, dignes de la maternelle, qui jouent ensemble entre les prises. Mais ça peut être agréable, aussi...Et puis il y a eu cette amitié qui s'est créée entre eux, que vous avez initiée, et vu évoluer chaque jour…Oui, c'était très joli, parce qu'il y a une amitié entre ces deux hommes dans le film qui s'est répercutée sur le plateau. On avait vraiment l'impression qu'ils étaient frères. C'était deux enfants fous de joie tous les matins de se voir et inséparables.Décrivez-nous le personnage de Ramon que joue Gad Elmaleh.Ramon est un homme extrêmement généreux et affable. C’est un chauffeur qui
ne vit et ne respire que pour son patron, il lui voue une admiration et une amitié sans bornes, jusqu'à adopter ses goûts et son style de vie. Il en néglige même sa délicieuse épouse qui trouve cette amitié un peu envahissante. Ramon n'est jamais aussi heureux que dans sa Mercedes au service de son patron, pour qui il est un fairevaloir parfait, aux yeux de ses amis et de ses relations d'affaires. Ramon est une sorte de chauffeur-vedette avec un statut tout à fait exceptionnel dans cet univers d'hommes d'affaires parisiens. C'est un homme qui semble fasciné par l'argent et le pouvoir que cela donne.En plus il s'occupe de la femme et du fils du patron…Tout à fait, il régit tout dans la maison, il assure ! Il fait fonction d'infirmière, de tuteur, de banquier, de complice… Il est indispensable et incontournable.Est-ce pareil pour François, qu'interprète Depardieu ?Non, et c'est toute la cruauté du film. Fançois est un homme qui est né avec une cuillère d'argent dans la bouche, sympathique, envahissant, plein de charme, mais aussi colérique et injuste, qui cultive l'égoïsme à un très haut niveau. Il jettera Ramon comme un kleenex quand il trouvera un autre centre d'intérêt ; mais incroyablement, son charme fait que, tout comme Ramon, on n’arrive pas à le détester. C'est quelqu'un qui ne se retourne jamais sur lui-même et ne se remet jamais en question. Il joue en permanence avec la vie et rebondit sans cesse.Comment on invente des épouses à de tels personnages ?Avec Alexis, on les voulait surtout pleines de charme, et réagissant l'une et l'autre de façon différente à leur solitude. Alexandra, la femme du patron, est retranchée
dans une bulle hors de la réalité. Carmen par contre, très lucide et instinctive, sent le danger s'abattre sur son couple et sait que son salut ne viendra que de la fuite en Espagne, loin de la cage dorée de Neuilly.C'était assez difficile de trouver à Gérard Depardieu une épouse qu'il n'ait pas côtoyée au cinéma…Très ! Gérard et Sabine n'avaient jamais tourné ensemble et semblaient ravis de leur union. La rencontre a été très chaleureuse, il y avait un vrai respect de l'un pour l'autre. Ce que j'aime chez Sabine, c'est qu'elle prend des risques, elle n'a peur de rien. Elle a apporté une vraie folie et une élégance au personnage d'Alexandra. Je la sentais enchantée de jouer en face de Depardieu, elle y prenait un plaisir certain, Valeria et Gad aussi. Ce n'est pas anodin de jouer en face de Gérard.C'est quand même assez culotté d'avoir un couple d'Espagnols dont aucun n'est espagnol. Comment invente-t-on un couple aussi improbable et comment se fait-il qu'à partir du moment où vous nous le présentez, on y croit ?C'est le talent de ces deux acteurs, juste le talent. Ils sont rentrés dans la peau de leur personnage sans la moindre anxiété. Je voulais une Carmen qui ait une voix qui chante la Méditerranée. Après, que cette musique soit grecque, italienne, ou espagnole ne me dérangeait pas. Valeria, quand je l'ai rencontrée, m'avait dit que pour le film de Sean Penn, elle avait déjà joué une mexicaine et qu'elle avait beaucoup travaillé son accent. Pour "Olé !" elle a travaillé avec un coach et a même ajouté des expressions très espagnoles à mes dialogues. Elle a vraiment modelé le personnage que nous avions écrit avec Alexis. Elle lui a apporté une violence et une humanité formidables. Pour le personnage de Ramon, par contre, je voulais un espagnol sans accent, qui ne parle même pas sa langue et connaisse très peu son pays, comme toute cette génération dont les parents ont quitté l'Espagne sous le régime fasciste pour s'installer en France. Il est tellement peu concerné par son pays qu'il diffère constamment son retour.Comment choisit-on le "look" d'un film qui est baigné dans le luxe ?Le vrai luxe est très difficile à filmer car il n'est pas ostentatoire. Je n'avais pas envie d'un univers clinquant et “nouveau riche.” On est chez des grands bourgeois de Neuilly, collectionneurs, mélomanes, qui vivent avec leur temps. Ramon qui ne pense qu'à ressembler à son patron, va se construire une maison encore plus raffinée que lui. J'aimais l'idée que l'élève dépasse le maître. Katia Wyszkop, la décoratrice, m'a aidée à trouver le bon ton du film. Les costumes aussi participaient à ce luxe. Avec Jackie Budin, on s'en est donné à coeur joie : les grands couturiers, les bijoux, les accessoires luxueux. L'idée de départ était que les domestiques soient aussi élégants que les patrons.Comment trouver la bonne vitesse, le bon rythme lorsqu'on met en scène une comédie ?Une bonne comédie ferait toujours un grand drame ! C'est juste un tout petit peu décalé. Après, c'est une musique précise et rapide. Je demande toujours aux acteurs de rester très proches des dialogues tels qu'ils sont écrits, c'est comme une partition. Si on change les mots, très vite il y a un sentiment de dissonance et c'est une souffrance pour moi. Cela amusait beaucoup Gad. Je n'ai pas peur de quelqu'un comme lui qui a un vrai talent d'écriture, j'ai peur en revanche de ceux qui n'en n’ont pas et ils sont légion. Je ne crois pas beaucoup à l'improvisation. Pour le rythme, un seul mot : "vite, toujours plus vite !“ Sur le film, dès que le rythme baissait, je disais à mes acteurs "Comédie, comédie!" ou bien je disais "Olé !" cela marchait aussi.Le titre est venu très vite, "Olé !"?Quand Alexis m'a parlé de son idée, j'ai aussitôt pensé " Olé ! ". C'est le premier mot que j'ai écrit. C'était joyeux, léger, un peu cruel aussi, comme la corrida.Comment s'est passé le tournage ?C'était très Olé! avec tout de même une personnalité de taille en face de moi… !!!
J'avais un immense ours brun en permanence sur le plateau. Mais tellement touchant et drôle… A sa façon, il m'a protégée pendant tout le film. Gérard donne une énergie au tournage tout à fait particulière. Gad disait en rigolant avant l'arrivée de Gérard "Le film commence la semaine prochaine !" et il avait raison. Dès son arrivée on a mis le turbo. Avec Gad les rapports étaient très différents, très tendres, c'était un peu mon petit frère, on était bien complices. Sabine et Valeria sont deux femmes gaies, pleines d'humour, très solidaires du film. On travaillait beaucoup, énormément. Je n’ai jamais autant travaillé de ma vie ! Mais c'était très joyeux, parfois même délirant. Et puis autour de moi, il y avait une équipe faite de gens que j'aime. J'ai besoin de personnes bienveillantes avec moi. Il y a mes quatre piliers. Pascal Gennesseaux mon complice, chef opérateur et conseiller technique. Sans lui, je ne sais pas si j'aurais eu le courage de passer à la réalisation. Il est calme, pondéré, il me rassure, il râle tout le temps, j'adore cela. Il y a Momo, mon assistant qui râle tout le temps aussi d'ailleurs ! J'ai l'habitude de dire que s'il n'est pas libre, je ne fais pas le film. Personne ne me croit et pourtant… Et puis Jean Minondo, l'ingénieur des sons le plus délicieux et pointilleux du cinéma français. Et Agathe Moro, la chef coiffeuse, ma copine, on se connaît depuis “La vie est un long fleuve…” C'est un élément pondérateur et joyeux dans les loges auprès des acteurs, c'est très important. Sur ce film toute l'équipe était harmonieuse, j'aime cela.Il faut quand même qu'on parle d'un acteur inattendu qui est Xavier Couture.Xavier joue le rôle de Delahaye, un personnage dont on parle beaucoup dans le film
mais qu'on voit très peu ; c'est un peu l'Arlésienne du film. Avec Stéphane Foenkinos qui a fait le casting, on cherchait plutôt une "personnalité", le rôle étant petit et peu bavard pour un acteur "chevronné". Xavier était ravi de le jouer et il y a mis tout son coeur. La plupart de ses scènes étaient avec Gérard Depardieu qui l'a beaucoup aidé et l'a mis en confiance.Quand vous voyez le film terminé, par rapport à ce que vous imaginiez, qu'est-ce qui est différent et qu'est-ce que ça vous apprend sur vous ?Je n'ai pas encore assez de recul, je suis encore tout contre le film. Je l'aime, c'est tout… Quand j'ai écrit “La vie est un long fleuve tranquille” mon premier scénario, en écrivant le mot “Fin”, je me suis dit: ”Je l'ai fait ! Incroyable, t'as écrit un scénario ma vieille !” Pour "Olé !" c'est le même sentiment: “Je l'ai fait ! Mon deuxième film !” Je l'ai fait, avec Gad, Sabine, Gérard, Valeria, et mes producteurs qui m'ont suivie jusqu'au bout, vraiment suivie. C'était royal ! Et surtout j'ai eu du plaisir et pour moi c'est tout de même le principal.Il y a beaucoup de musique dans le film ?J'aime et j'écoute toutes les musiques dans la vie. J'avais envie de beaucoup de musique. Dans ce film, François et Ramon adorent l'opéra, Carmen écoute dans sa cuisine des chansons populaires, et chante tout le temps dans sa cuisine. C'est Michèle, ma productrice, qui m'a parlé de Titi Robin. Il a créé pour le film une musique au parfum d'Espagne, très joyeuse, légère, populaire. J'ai eu le temps de bien penser à la musique pendant ma préparation, Michèle est très soucieuse de la musique dans les films, ce qui est assez rare dans le cinéma français. On a beaucoup travaillé cela ensemble.Comment dirige-t-on Gérard Depardieu ? Est-ce qu'on le dirige ?Vraiment, on ne dirige pas Gérard Depardieu. En même temps, Gérard Depardieu est quelqu'un qui vous écoute, on parle ensemble de son personnage. Mais c'est vrai qu'à chaque prise, Gérard m'a étonnée. Il a toujours été vers ce que je voulais, et d'une façon tellement rapide que c'est extrêmement étonnant. Je ne sais pas si c'est grace à un immense métier doublé d'un immense talent, mais cela ressort, même au montage. C'est-à-dire que Gérard chante une chanson juste avant de tourner la prise et il reprend la chanson juste après. Mais pendant le temps de la prise, il est incroyable. Rien n'est faux, tout est juste. Ce qui est étonnant, c'est à quel point il est léger et fin. C'est tout de même un personnage extrêmement massif, énorme, immense, gigantesque, Gérard. Et en même temps, quand il marche, on a l'impression qu'il avance comme un danseur. Il y a une légèreté en plus. Et il est exactement ça dans les rôles. C'est même fascinant. Parce que quand vous le voyez jouer, vous êtes le premier spectateur admiratif. C'est formidable de travailler avec lui. Et c'est formidable pour les acteurs qui travaillent avec lui. Il donne énormément, ce n'est pas quelqu'un qui ne joue que pour lui, il joue pour les autres, il donne aux autres et il aide les autres. Respect, vraiment. Et si vous n'aimez pas quelque chose, Gérard vous écoute. Si vous lui dites : "Tu vois, je le voyais différemment", il n'y a jamais de problème. Mais en même temps, il est bon tout de suite. Moi, j'ai eu
l'idée un jour de faire un film où il n'y aurait que Gérard Depardieu. Il ferait tout : les femmes, les hommes, les enfants. Il est tellement étonnant. J'ai toujours été une immense admiratrice de Gérard, mais tourner avec lui, c'est vraiment un plaisir.Comment était Gad Elmaleh ?Gad, c'est complètement différent, parce que lui, autant c'est un immense "showman" qui est très connu, dans le cinéma, il a beaucoup moins d'expérience que Gérard. Mais c'est un talent absolument formidable. D'abord, il a un talent poétique, il a un talent de drôlerie. Et le personnage qu'il interprète est assez loin du couillon de la lune ou des personnages qu'il fait sur scène. Il est très doué et je sais maintenant qu'il a un potentiel immense. Il n'est qu'au début de ce qu'on va faire avec lui au cinéma, je crois. Il peut tout jouer. Vraiment, c'est étonnant. On sent tellement que l'émotion passe… Il passe du rire aux larmes, c'est un Buster Keaton. Il a ces espèces d'yeux immenses dans lesquels on se noie, ce charme fou. Et puis dans le film il est beau, élégant, vraiment mignon comme un coeur. C'était aussi très plaisant de tourner avec lui, mais c'était complètement différent. Il était fou de joie de tourner avec Gérard. Sur un plateau, même s'il plaisante et s'il rigole, il est toujours prêt à vous aider et à parler des choses. C'était vraiment agréable. Gérard et Gad sont deux très belles personnes.Finalement, pour diriger des acteurs pareils, c'est bien d'être une femme ?Je ne sais pas, mais moi, je suis une femme et ça s'est très bien passé. Je ne sais pas pourquoi je me suis bien entendue avec eux. Ça s'est passé comme ça. Moi, je suis sincère, je dis les choses. En même temps, je les ai aimés énormément, voilà. J'aime les acteurs et j'ai aimé mes acteurs, et peut-être qu'ils l'ont ressenti. Moi, je ressens les choses, quand je ne suis pas contente, je le dis. Donc c'était très simple. Quand j'étais fâchée, je le disais aussi car ce sont deux garnements. Exceptionnels, mais deux garnements! Heureusement, j'avais en Valeria et Sabine des femmes extrêmement sages, des actrices formidables également. Valeria Golino aussi, ça a été une vraie rencontre. Une femme formidable. Et en plus, elle avait la tâche de faire passer quelques mots d'espagnol, quelques expressions et elle l'a fait avec beaucoup de finesse. C'était difficile pour elle parce qu'elle est Italienne, donc le français est encore une langue un peu compliquée, mais elle est rentrée dans son personnage d’une façon étonnante. Cette femme très belle, d'habitude, on la prend comme une poupée sublime et là, elle est humaine, elle a un côté près de la terre, un côté tout à fait normal. Et elle joue cette cuisinière avec une sincérité étonnante.Donc, “Olé !” aura été une belle expérience ?Oh, bien plus que ça ! D’ailleurs, rien que d’y penser, ça me donne la chair de poule... -
Gad Elmaleh
Après un succès tel que "Chouchou” ça doit être très dur de choisir le film qu'on fait
ensuite...En fait il n'y a ni règle, ni calcul. On ne se dit pas : "J'ai fait un succès au cinéma." D'abord parce que j'ai été surpris par le succès. Ensuite, les choix ne se font pas en fonction du succès. Après "Chouchou", j'ai eu beaucoup de propositions. Des propositions honnêtes et d'autres, moins honnêtes. Des propositions qu'on faisait à l'acteur que je suis, et d'autres à la personne qui avait fait un succès... Mais je dois dire qu'en lisant plein de scénarios, je n'ai pas trouvé la jubilation. Ca ne m'animait pas, ça ne m'amusait pas. En lisant "Olé !", en rencontrant Florence Quentin, en m'imaginant jouer avec Gérard Depardieu… J'ai eu envie de faire ”Olé!”, un film super bien écrit de Florence Quentin, qui est une comédie intelligente, assez émouvante, et aussi de tourner avec Gérard. Donc les critères ont été purement au feeling et à cause de la qualité du script.Tourner avec Gérard Depardieu, quelle montagne on s'en fait et quelle montagne c'est ?Tourner avec lui, c'est faire des grands tours de manège, ce sont des montagnes russes, mais qui ne font pas peur, car ce sont des montées d'adrénaline. C'est quelqu'un qui a fait tellement de films et qui connaît tellement les choses qu'il n'a pas peur. Moi-même, je la ressens parfois, cette peur. Elle nous fait avoir des comportements pas assez généreux. On a peur du regard de l'autre, peur d'être pas assez bien quand il faut, où il faut… Dès qu'on a moins peur, on est moins sur soi et on donne beaucoup plus. On donne même inconsciemment. Gérard m'a communiqué ça. A chaque séquence, je suis rentré dans une machine à laver, à fond, avec lui. Et ça, c'est un vrai plaisir. Pour certains acteurs, j'imagine que ça peut être déstabilisant. Mais chacun trouve la concentration comme il peut. Moi, je trouve la concentration dans l'énergie, pas dans l'isolement et dans le côté solennel du cinéma. C'est la même chose quand je suis sur scène. Je ne m'isole pas des heures en me disant : "Attention, je vais entrer sur scène.” J'ai besoin de parler, de donner, de recevoir et dans cette même énergie, tac, de rentrer sur scène. Eh bien, dans les prises, c'est la même chose. Ça me fait jubiler que même juste avant le clap, Gérard soit dans quelque chose de totalement différent. Parce que je sais que quand il va me regarder droit dans les yeux, eh bien, je vais être ému de ce regard-là. Donc j'ai déjà envie de faire d'autres films avec lui.Florence Quentin, elle est très directive, intuitive, maternelle ?Florence Quentin, elle est maligne. Elle a compris comment obtenir les choses de chacun de ses acteurs. Par exemple elle sait tout à fait que cette rencontre entre Gérard et moi est vraiment un truc électrique, et elle sait que si elle se heurtait contre, comme beaucoup de metteurs en scène le feraient, en disant : "Oh, arrêtez, c'est pas possible !”, elle irait dans le mur. Non, Florence a dépassé tout ça. Elle a utilisé notre énergie et notre complicité. Je pense qu'elle l'a fait de manière assez habile, avec beaucoup d'intelligence. Elle doit penser: "Je sais comment ils sont, je ne veux pas aller contre." Donc, elle prend la vague avec nous, sauf qu'elle sait exactement où elle l'amène. Même avec Gérard. Donc j'ai eu une grande confiance dès le début avec Florence, parce que c'est un plaisir quand on te laisse faire, quand on te laisse imaginer, quand on te laisse créer. Et c'est aussi rassurant quand on te "drive" un peu, qu'on ne te laisse pas sur des rails. Dans la comédie, il n'y a rien de plus drôle que le "free style" entre deux obstacles. Florence, elle pose les trucs pour que je puisse slalomer entre. Moi j'ai besoin qu'elle me dise : "Je te mets ça, là, et ça, là, toi, tu vas slalomer ici, et après, tu t'arrêtes." C'est assez malin comme direction d'acteurs. Et comme elle a une tendresse naturelle pour ses acteurs, il y a un vrai truc affectif. On ne se sent pas que regardé. On sent bien plus que ça. C'est une chose que je n'ai pas devinée dès le début, quand je l'ai rencontrée, mais sur le plateau, une fois que j'ai vu ce qu'elle voulait et comment elle le voulait, je me suis dit : "C'est une grande âme, et une grande dame.”C'était compliqué de tourner "Olé !" et, durant quelques semaines, de jouer le soir en même temps ?Je jouais le soir à l’Olympia un spectacle qui est très physique, et je devais me lever à six heures du matin pour aller tourner. Mais comme il y avait cette équipe et ces bonnes ondes, à ce stade de complicité et de jubilation, d'être avec tous ces gens sur ce film-là, ça n'a été que de la fatigue.Comment est Carmen, votre épouse ?Elle est belle, vraiment belle. Tous mes potes sont très jaloux que je tourne avec Valeria Golino. Elle est extrêmement professionnelle, mais avec un professionnalisme qui n'est pas plombé. Elle peut même s'ouvrir à cette jubilation de Gérard et moi, cet humour, cette dérision-là, mais elle est bien plus pro que moi. Je m'en suis rendu compte quand on tournait en studio. Je sortais des vannes et parfois, je me piégeais moi-même, je ne savais plus où j'étais. Elle est tellement carrée que c'est vraiment une autoroute. Mais elle a en même temps de l'autodérision et du recul sur ce métier. Et ça me fait beaucoup de bien d'avoir des partenaires qui ont de la distance par rapport à ce que c'est de faire un film. C'est pas très grave, en fait… Valeria a fait un vrai travail sur l'accent. Quand même, c'était du boulot. Elle est italienne dans la vie et elle doit jouer une espagnole qui a un accent français. Franchement, il faut être ambidextre du cerveau pour faire ça ! Moi, j'ai réglé le problème, on m'a dit : "Dans le film, tu n'as pas d'accent." Alors j'ai fait un vrai travail sur le fait de ne pas avoir d'accent…En fait, il y a beaucoup d'espagnols en France qui ne parlent pas la langue, parce que c'est une autre génération, alors ils l'ont parlée un petit peu ou essaient de la parler. Il y a beaucoup d'algériens ou de marocains qui ne parlent pas l'arabe, j'en connais plein. Donc on ne s'est pas encombré avec ça.Où est-ce qu'il est le plus heureux, Ramon ? En Espagne ou en France ?Là où il atteint son pic d'adrénaline, je crois que c'est toute la période en France où il va devenir un réel businessman. Mais je crois qu'il est le plus heureux quand il est avec son patron, enfin, son ex-patron, son futur ex-patron… Et moi, sincèrement, c'est quand je suis avec Gérard Depardieu que je me sens vraiment heureux et en sécurité. Il est tellement unique, tellement haut en couleur, tellement dense… Ce qu'il amène, c'est lui tout entier. Et ce n'est pas rien…Il y avait vraiment une ambiance exceptionnelle sur le tournage ?Dans toutes les interviews d'acteurs, c'est quelque chose qui revient : l'ambiance était fabuleuse et tout s'est bien passé. Le problème, c'est que quand vraiment ça se passe super bien, tu n’arrives pas à le dire. Mais moi, c'est le film où j'ai pris le plus de plaisir à collaborer avec les gens, où j'ai senti une vraie fusion avec tout le monde. Je n'ai jamais vu un film pareil, où ça devenait surréaliste, où tout le monde était dedans, ensemble. On était tous dans le même esprit, dans les mêmes vannes, ce film s'est déroulé dans une harmonie que je n'avais jamais connue au cinéma. Si ça transpire à l'écran, je pense qu'on peut être content… -
Gérard
DepardieuVous connaissiez Florence Quentin avant qu'elle ne vous propose "Olé!"?Elle était d'abord une amie. Il y a beaucoup d'amitié entre nous, je pense, et beaucoup de points communs aussi.C'est la première fois que vous avez Sabine Azema pour partenaire....Mais oui, c'est étrange qu'on n'ait jamais tourné ensemble. C'est une partenaire très agréable, et une personne fort sympathique. C'est peut-être son métier d'actrice qui lui permet ça, mais on ne sent jamais la fabrication, ni jamais la performance. Et en même temps, on est ému, et ça, c'est assez rare. Parce que maintenant, il y a de plus en plus d'acteurs qui "performent" et de moins en moins de vrais sportifs. Mais c'est la rencontre avec Gad qui est la rencontre forte de ce film, la révélation. Gad, avec son air de poète et ses yeux dans les étoiles, c'est un acteur chaplinesque…Quand on choisit un rôle, est-ce avant tout pour l'histoire, pour son rôle dans l'histoire, pour le metteur en scène, pour les partenaires ?C'est pour les partenaires, au sens large : réalisateur, producteurs, acteurs. Et c'est au départ le talent de l'écriture du film qu'on va faire. Enfin, c'est un tout, aussi bien la production que la façon de raconter l'histoire. Et puis les autres acteurs, bien sûr, font beaucoup. Et là, je joue une espèce de PDG, il pourrait diriger une chaîne de
télévision, c'est ce genre de personnage qui vit avec l'argent de son épouse, qui est relativement doué pour les affaires, et aussi très doué pour se les faire piquer.C'est un homme très fragile ?Il est le reflet du monde de maintenant. Enfin, je préfère être fragile comme François Veber plutôt que d'être un de ces grands patrons qui vont acheter des palais vénitiens avec le pognon des français, plutôt que d'essayer de reprendre des choses qui sont belles en France. En vérité, ces types ne sont pas fragiles parce que ce sont des tueurs. Mais ce n'est pas du tout ce monde là qu'on raconte dans le film. Mon personnage n'est pas cynique, je pense qu'il s'amuse davantage. Il peut y avoir des gens qui se reconnaîtront dans ce personnage, mais ils sont certainement moins sympathiques que ce personnage-là. C'est dû à Florence Quentin. Elle aime trop les gens pour les rendre totalement méchants. Je pense que le personnage de François Veber peut être aussi une ordure. Mais bon, je n'ai jamais pu jouer véritablement des ordures. En même temps, il y en a tellement dans la vie que c'est très simple de le faire. En revanche, les chieurs, ça, je peux le faire, parce que ça fait partie de la vie, c'est humain.Comment décririez-vous le rapport entre François Veber et Ramon, son chauffeur ?Il y a quelque chose de beau, de gai, de généreux dans cette relation entre ces deux hommes qui, eux aussi, ont deux femmes charmantes dans leur folie aussi. C'est un film subtil. C'est vrai que de faire des films comme ça, c'est presque un privilège. C'est ce que les américains réussissaient dans les années cinquante ou les italiens aussi. Mais on n'en voit presque plus.Comment prenez-vous le fait que de plus en plus, votre présence dans un film fait que le film va exister ou pas ? Vous trouvez ça normal ?Non, je ne trouve pas ça normal. Et en plus, je ne le pense pas du tout. Moi, je préfère les aventures aux affaires. Pour moi, un film, c'est comme avant, comme avec François Truffaut dans “La Femme d'à côté” ou “Le Dernier métro”, des films qu'on faisait avec une joie exceptionnelle de tout moment. Et puis, c'est très simple. Si tu tournes avec Satiajit Ray, ça se fait en quatre semaines. Maurice Pialat aussi avait cette faculté. Lui, c'était différent parce que les scripts étaient plus ou moins écrits. Mais ce qu'il préférait, c'était la mise en condition, la mise en situation. Et de là, sortaient des choses qui étaient au-delà du cinéma. Alors être initiateur d'aventures, c'est vivre, ça fait partie de ma vie. Il est certain que je n'ai pas envie d'aller vers des gens alors que je sais que je vais passer trois mois à me faire chier.Ça ne vous arrive plus, maintenant.Non, et c'est arrivé très peu avec des gens comme ça qui ont du charme et qui vous baisent la gueule.Comme le fait Delahaye avec François Veber ?Mais oui. Il y a plein d'escrocs dans ce métier qui vous racontent n'importe quoi et qui font, eux, des affaires. Je ne suis pas sûr qu'ils aient un goût prononcé pour les belles choses. Au moins, le privilège de l'aventure, c'est qu'elle est vivante. Et qu'après, on peut s'en sortir propre … que ça marche ou que ça ne marche pas. Parce que maintenant, le cinéma, on ne sait même plus comment ça marche. Sur les 180 films français, il y en a peut-être 20 qui devraient être produits. Le reste, c'est fait pour faire une affaire, mais la plupart des gens ne lisent pas les scripts. Et qu'est-ce qu'ils gagnent ? Ils n'ont plus rien, qu'est-ce qu'ils font ? “La ferme Célébrités ?” Se faire lécher le cul par un veau ?Ils font du tort aux cellules grises des gens qui regardent ?Non, parce que je pense que les cellules grises ne s'intéressent pas à ça. Les cellules grises, quand il en reste, elles ont des livres, la peinture, l'opéra. Il y a encore des gens qui cherchent des émotions. Je pense que la cellule grise, ça existera toujours. Mais les émotions, elles existent de moins en moins. Ça, c'est dangereux, ça peut faire du mal..."Olé !" c'est une comédie humaine ?Oui, élégante, subtile, sensible, et qui m'émeut. -
Sabine Azema
Qu'est-ce qui vous a attiré dans le scénario de "Olé !” ?Au départ, ce qui m'a attirée, ce n'est pas le scénario, mais c'est Florence Quentin, que je connais depuis “Le Bonheur est dans le pré”, et avec laquelle j'avais énormément sympathisé. Je la trouve tellement drôle, talentueuse, intelligente… Et depuis longtemps, elle me disait qu'elle ferait des films en tant que réalisatrice et que je jouerais dedans. Donc quand j'ai reçu “Olé !”, eh bien voilà, c'était déjà acquis au départ. J'avais envie de tourner avec elle et après, j'ai trouvé évidemment le scénario très drôle, comme elle sait les écrire. Et cette femme qu'elle me proposait de jouer, je la trouvais amusante. Et puis aussi, être la partenaire de Depardieu alors qu'on n'avait jamais tourné ensemble.A la lecture, Alexandra Veber pouvait être plutôt névrotique et vous l'avez rendue plutôt folle hystérique.Oui, je n'ai pas encore vu le film, donc je ne sais pas très bien encore comment je la joue. Je me laisse aller, "moteur", boum. Je fais ce qui me vient, comme ça. Oui,
un peu extravertie, un peu… Florence a accentué ce côté-là. Mais c'est vrai que j'avais pensé à plusieurs façons d'interpréter ce rôle.D'après vous, cette bourgeoise très riche que son mari n'aime plus, elle est triste, elle s'en fout ?Je crois qu'elle s'en fout... Je sens une femme futile qui ne pense qu'à ses beaux édredons, ses beaux déshabillés, ses belles bagues. Je pense que c'est une femme désoeuvrée, pas très profonde, comme tempérament. Et donc évidemment tout suit : un amour pas très profond, une vie pas très intéressante. Moi, je ne l'ai pas jouée avec du malheur du tout. D'abord, c'est une comédie. Et
puis je pense qu'il y a des gens qui ont peut-être un peu de rien dans la tête, un peu de flotte, comme ça. Elle s'ennuie. Ou peut-être qu'elle ne s'ennuie pas, que le Vidal, le dictionnaire des médicaments, ça lui suffit. C'est une mémère pour moi, une mémère de cinéma. Elle n'est pas capable de grandes passions. Elle est narcissique, elle s'en fiche un peu, je crois, de son mari. Elle n'est pas bête. Elle est maligne, elle est peut-être plus maligne que son mari. Mais… elle n'est pas très intéressante. Elle a de la sympathie pour le chauffeur. Mais elle se sent supérieure. Elle ne mélange pas les torchons et les serviettes. Mais elle est gaie, elle est toujours un peu amusée…Est-ce que vous vous sentez obligée d'avoir de la sympathie pour vos personnages ?J'en ai toujours. Ce n'est pas de la sympathie, c'est … Je leur serre la main, toujours, et même si je devais jouer le rôle d'une femme abominable, j'essaierais de comprendre. Là, c'est un rôle de comédie, c'est juste un personnage coloré qui arrive de temps en temps. Je suis anecdotique, mais je ne le juge jamais.Une femme comme Alexandra Veber, ça s'improvise sur le plateau ?Ah, moi j'aime bien y penser avant, parce que déjà, quelle allure physique aura-t-elle ? Alors il faut choisir : la teinte du chemisier, la coiffure, la couleur du vernis à ongles… Tout ça va déterminer. C'est aussi Florence qui donne le la. Et puis, c'est vrai qu'on peut jouer la comédie de diverses façons. Mais après, j'écoute mon metteur en scène et j'essaie de comprendre ce qu'elle a dans la tête et pourquoi elle m'a engagée. Florence voulait une vitesse. Je crois qu'elle voulait quelque chose d'un peu rapide, d'un peu vif. Et après, quand on dit "moteur", alors moi, franchement, je ne sais pas ce que je vais faire. Et j'aime bien ça, je saute dans l'eau et après, je suis étonnée, je dis : "Oh, ben j'ai fait ça. Ou je n'ai pas fait ça, je vais faire ça…" Je veux être surprise moi, en premier, ça devient instinctif : "Allez, on va voir ce qui va se passer." C'est aussi comme quelqu'un qui va danser, c'est dans le corps. Souvent d'ailleurs, je frétille avant le moteur. Comme un cheval qui bouge un peu, comme une petite machine qu'on remonte… La comédie, pour moi, c'est musical, c'est un mouvement, c'est un rythme. Pour jouer la comédie, il faut être en bonne forme, c'est une santé, je pense. Il faut du ressort, il faut du dynamisme, comme pour danser. Je reviens toujours à ça. Comme pour danser. Mais il faut surprendre les autres et puis se surprendre en premier, bien sûr. Et puis il faut regarder le metteur en scène. C'est comme ça qu'on joue. Il nous regarde. Il nous regarde tous, mais en fait, nous - et ils ne le savent pas -, on les observe, on les scrute et on leur pique un petit peu leur personnalité, leur rythme, leurs pensées. Florence, elle ne le sait pas mais on s'imprègne d'elle, c'est elle qui va donner la couleur des personnages. Même si elle ne s'en rend pas compte. Moi je lui ai chipé plein de choses… -
Valeria
GolinoUne actrice italienne à qui on demande de jouer une espagnole parlant français avec l'accent espagnol, comment on gère la schizophrénie d'un rôle pareil ?Quelquefois, on ne le gère pas du tout. Quelquefois, je ne sais même pas ce que je suis en train de faire… Je dois être très disciplinée, parce que je parle une langue que je ne connais pas avec un accent qui n'est pas le mien. Mais en même temps, je crois que ça m'a vraiment donné la direction du personnage de Carmen. Avoir l'accent espagnol, pouvoir jouer avec les mots français, avec cet accent qui est très drôle, très attendrissant aussi, ça vous fait penser d'une manière différente. On bouge d'une manière différente. C'est déjà un élément de comédie. C'est drôle. Au début, j'ai eu peur. Mais après, j'ai compris que c'était mon meilleur ami, cet accent.Quelle a été votre première réaction en lisant le scénario ?J'ai trouvé le scénario très joyeux, très lumineux et très bien écrit, surtout. C'est une comédie très bien écrite, où les personnages ont la possibilité de faire tellement de petites choses pour construire leur chemin… Et j'ai trouvé mon rôle très bien pensé, avec beaucoup de différentes façons de pouvoir l'interpréter.Comment décririez-vous Carmen ?Carmen, c'est une femme-femme, dans le sens le plus traditionnel du terme. Elle est coquette, mais aussi très simple, très populaire. Elle s'énerve facilement, elle est maligne, mais elle est aussi docile. Elle a du pouvoir sur son mari, mais elle sait rester à sa place quand elle sent qu'il le faut. Je n'avais jamais eu la possibilité de jouer ce genre de femme. Elle me rappelle des personnages d'autrefois.Elle est peut-être comme l'Espagne, un pays très moderne, avec les traditions qui sont ancrées dans leur culture.Absolument, comme l'Italie ou la Grèce. Alors même si je ne suis pas espagnole, je suis de ce côté du monde. Carmen, c'est une vraie matriarche, même si elle l'exprime avec légèreté. C'est sa légèreté qui est moderne. Elle est aussi très amoureuse de son mari. Il y a un rapport très tendre, très joyeux, très sensuel entre eux.Quel genre de partenaire est Gad ?C'est quelqu'un qui est simple dans sa façon de jouer, très sobre, très discret, sans jamais faire de caricature, mais aussi quelqu'un qui te donne tout le temps et l'espace dont tu as besoin. On n'a pas beaucoup répété ensemble avant, mais on a vraiment trouvé le rythme pendant le travail, et on a réussi à être obsédé par ce qu'on faisait. Et plus les semaines passaient et plus on parlait de ce qui serait mieux, de ce qui nous avait plu dans la journée, de ce qu'on pourrait faire le lendemain. On a travaillé de façon intense.Et comment s'est déroulée la rencontre avec Florence Quentin ?Je ne la connaissais pas et je me suis retrouvée en face d'une femme tellement agréable, tellement douce avec des yeux d'enfant, une femme douce et légère. Elle a de l'autorité qu’elle trouve par d'autres moyens. Elle ne passe pas par la sévérité, mais par l'affection et l'attention. Elle est différente avec chacun, à chacun, elle donne et elle prend d'une manière différente. Elle a créé une atmosphère lors du tournage vraiment rare. Une atmosphère affectueuse et détendue où tout le monde voulait faire au mieux pour elle.Qu'est-ce qui vous a le plus marqué sur ce tournage ?Avec ce film, j'ai compris et appris des choses sur la façon de jouer. J'ai pris des libertés que je n'avais jamais prises. J'ai travaillé sans peur. Ça ne m'est pas arrivé très souvent. Avec Florence, je n'avais pas peur. C'était comme si elle me disait: "Vas-y, je te tiens." Et ça, vraiment, c'est un cadeau. Il me semble qu'on a tous fait un travail intéressant. Ça m'a aussi beaucoup aidée d'être pendant la moitié du film habillée avec le même costume, sans devoir être belle, ça c'est une grande liberté. Je pouvais rester dans mon personnage, dans ma cuisine…
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Critiques
- On regarde avec plaisir, on s'amuse. On donne finalement les deux oreilles et la queue.
Première - Un divertissement de bon aloi. Gad Elmaleh et Gérard Depardieu forment un couple détonant.
Le Monde - Un divertissement entraînant comme la musique très espagnole de Titi Robin.
Le Figaroscope - De très bonnes scènes de comédie sous des lumières andalouses.
Le Journal du Dimanche
- On regarde avec plaisir, on s'amuse. On donne finalement les deux oreilles et la queue.
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